Les classes d'ampli de A à Z... ou presque !

Publié le 30 novembre 2024 à 16:01

Les classes d’amplification définissent la façon dont les composants d’amplification (transistors) d’un ampli sont mis en conduction, lorsqu’aucun signal ne leur est adressé. Cet état, appelé point de repos, détermine le taux d’activation des transistors et la classe d’amplification.

Classe A : l’indémodable

La toute première classe d’amplification implique un point de repos avec un fonctionnement à 100 % des composants d’amplification. Appelée classe A, elle est considérée par beaucoup comme la plus musicale et chaleureuse. Le fonctionnement à 100 % des transistors engendre une dissipation thermique importante et ces amplis chauffent ainsi beaucoup. Ce fonctionnement très stable permet une faible distorsion du signal de sortie (transmis aux enceintes ou au casque) et ces amplis sont ainsi précis et chaleureux. Contrepartie : leur rendement est très moyen, ce qui implique de mettre en oeuvre une alimentation très largement dimensionnée (et donc consommatrice de courant).

Classe B : l’oubliée

La classe d’amplification B prévoit un fonctionnement à 50% des composants d’amplification au point de repos. Créée après la classe A, elle a tout simplement été appelée B. Le rendement de ce type d’amplification est supérieur, mais les caractéristiques de distorsion du signal de sortie sont nettement moins bonnes que la classe A. Les amplis de classe B sont ainsi moins musicaux. Il est devenu rarissime que des fabricants d’amplis utilisent cette classe d’amplification.

Classe AB : le meilleur des deux mondes

La classe AB, très répandue aujourd’hui, place le point de repos des composants d’amplification à mi-chemin entre les 100 % de la classe A et les 50 % de la classe B. Selon l’amplitude du signal d’entrée, l’amplificateur fonctionne en classe A ou B. Ces amplis sont encore largement utilisés en hi-fi. La classe AB est donc une combinaison des classes A et B.

Classe D : le haut rendement

Les amplificateurs en classe D sont une option populaire en raison de leur efficacité énergétique élevée. Contrairement aux amplificateurs en classe A ou AB, les amplificateurs en classe D fonctionnent en utilisant une série de commutateurs pour convertir le signal sonore en une forme d’onde de tension, ce qui permet une amplification efficace sans gaspiller d’énergie sous forme de chaleur. Les amplificateurs en classe D ont tendance à être plus légers et plus compacts que les autres types d’amplificateurs, permettant de concevoir des modèles taillés pour l’intégration.

Les amplificateurs en classe D ont également tendance à avoir une distorsion harmonique très faible, ce qui signifie qu’ils peuvent produire un son de haute qualité sans ajouter de bruit ou de distorsion indésirable. Cependant, les amplificateurs en classe D ont également des limites. Ils peuvent produire des interférences électromagnétiques qui peuvent affecter la qualité du son, en particulier si l’amplificateur est mal conçu ou mal isolé électriquement. De plus, certains peuvent préférer le son chaud et naturel des amplificateurs en classe A ou à tubes, plutôt que la précision et le caractère analytique des amplificateurs en classe D.

Classe H : toujours plus de rendement

La classe H met en œuvre un amplificateur dont la tension d’alimentation s’adapte ou est modulée par le signal d’entrée. Contrairement à un ampli traditionnel dont la tension de l’étage d’alimentation est constante, celle d’un ampli de classe H s’adapte pour maintenir continuellement sa tension de sortie à un niveau légèrement plus élevé que nécessaire. Cette alimentation modulée est généralement réalisée grâce à un amplificateur de classe D, mais peut aussi être confiée à un modèle de classe B. Ce procédé limite la puissance perdue dans les transistors de sortie, augmentant ainsi le rendement de l’amplificateur.

Classe AD : rendement et musicalité 

Popularisée par le fabricant français Devialet sur ses amplificateurs hi-fi, la classe AD exploite une pré-amplification polarisée en classe A et associée à un étage de puissance en classe D. Cette architecture permet de conjuguer la chaleur et la richesse harmonique de la classe A avec la puissance, la dynamique et le haut rendement de la classe D.

Classe G : la classe A optimisée 

Les amplificateurs de classe G optimisent les modèles de classe AB en réduisant la distorsion de croisement. Pour ce faire, ils utilisent un circuit spécifique qui permet de polariser à un seuil déterminé les transistors de sortie pour conserver une impédance de sortie constante. Cela permet d’obtenir la musicalité d’un ampli de classe A, tout en consommant moins d’énergie et en limitant la dispersion thermique. De plus, la dynamique des modèles de classe G est généralement plus importante grâce à l’excellent rendement de cette classe d’amplification. 

Enfin, il est important de noter que la qualité sonore d’un amplificateur dépend non seulement de sa classe, mais surtout de sa conception et également de sa mise en œuvre. Les audiophiles doivent donc considérer l’ensemble du système, y compris l’amplificateur, les enceintes, les câbles et les sources audio, pour obtenir la meilleure musicalité possible.

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